12. juin, 2016

vendredi 10 juin

Nous avons de la chance, ce matin au réveil, il fait beau. La température est un peu basse, mais devrait monter au long de la journée.

Nous avons rendez-vous à 10 heures avec Dominique, une amie résidant à Montréal, pour nous rendre au Village québécois d’antan.

Ce village est situé à Drummondville, dans la région centre-du-Québec, à une centaine de kilomètres de Montréal. 

Après un peu plus d’une heure de route, nous arrivons au village véritable musée à ciel ouvert où l’on plonge le visiteur dans la vie quotidienne de villageois autour des années 1900. On y retrouve les villageois en costume d’époque dans leurs maisons (qui sont de véritables maisons ayant été données ou récupérées et reconstruites en ce lieu), les artisans exerçant leur métier sous nos yeux et fabriquant devant nous divers objets.

Dès l’entrée, nous sommes accueillies par la commère du village (en photo uniquement, nous la retrouverons à la fin de notre visite dans sa maison, demeure de la comédie et de la petite comédie.

A l’entrée du village, une agréable odeur de pain frais. La boulangerie est toute proche et c’est par elle que nous commençons notre voyage dans le temps.

Sur la place, juste devant, deux musiciens entament une gigue. Dommage, nous ne savons pas danser…

A l’intérieur de la boulangerie, le bon pain, des galettes à la mélasse et autre pâtisserie qu’il est possible d’acheter.

A côté, nous pouvons visiter la maison du boulanger. Belle demeure, avec  au  rez- de-chaussée la cuisine et son imposant fourneau « Palace Crawford » , la salle à manger et le salon dans lequel trône une vieux piano. A l’étage, deux grandes chambres et une chambre d’enfant, le tout entièrement meublé du mobilier de l’époque.

A côté, une autre belle demeure, celle du marchand de bois. Admirablement bien meublée elle aussi, avec en plus, une pièce servant de bureau.

Autour de ces maisons, les jardins où l’on s’affaire au désherbage et aux plantations, et quelques animaux.

Nous pénétrons ensuite dans l’atelier du sellier qui nous accueille à bras ouverts et nous explique son métier. Ce dernier s’étonne sur l’objet que je tiens  en mains (l’appareil photo) et me demande d’où provient un tel  instrument.

Et oui, nous sommes au 19ème siècle !

Nous quittons le sellier et continuons notre chemin en direction de l’église du village. Nous nous arrêtons devant la Caisse Populaire et admirons le guichet qui n’est pas sans nous rappeler les  vieux guichets de poste de nos jeunes années.

En chemin, nous tombons sur le chef de la police, enquêteur du village. Celui-ci nous fait traverser  en toute sécurité. Il mène une enquête et tente de résoudre une énigme et de retrouver l’auteur d’une tonte bizarre effectuée sur un mouton du village. (les  visiteurs et notamment les enfants  sont les bienvenus pour aider à la résolution de cette enquête un peu farfelue).

Un autre atelier est ouvert. Nous entrons. Nous sommes chez l’ébéniste et fabriquant de balais qui se fait un plaisir à nous montrer comment il procède pour, en quelques minutes, transformer une botte de genêts à balais en un balai qui, s’il n’est pas très esthétique, est probablement très efficace.

Dans cet atelier, une multitude d’outils anciens rabots, ciseaux à bois, maillets etc et des machines fabriqués à la main comme cette scie à ruban.

A côté de l’atelier de l’ébéniste, le moulin à carde où, comme son nom l’indique, on transforme la laine de mouton.

Nous arrivons enfin à la chapelle ou nous somme accueillis par le bedeau qui nous fournit tous les détails sur cette chapelle dans laquelle sont effectués quelques offices. Cette chapelle est entourée de vitraux ce qui lui confère beaucoup de clarté.

Nous continuons notre chemin pour arriver au bureau de poste avec  son trieur à lettres, jouxtant le magasin général qui regorge de produits divers et variés et notamment de bonbons, pour le plaisir des enfants.

Sur le comptoir, une superbe balance de marque Computing & Bale, apparemment fabriquée aux USA.

Subitement, au détour d’un chemin, nous nous trouvons devant la maison hantée. Un panneau nous apprend qu’à la suite d’une épidémie de choléra, la propriétaire de cette maison est décédée. Mais, il semble que des villageois aient entendu des voix. D’autres auraient aperçu une femme à l’intérieur. Certains affirment par ailleurs avoir entendu des bruits bizarres à l’intérieur. Le mystère demeure…

La maison des planches croisées entravent l’ouverture des volets et des portes.

Pas très loin, le forgeron est en plein travail sur sa forge à l’ancienne. De nombreux outils et toute une collection de fers à chevaux.

Nous continuons notre chemin et arrivons à la Fromagerie Lemaire où Dominique achète le fameux fromage en grains que nous grignotons tout en poursuivant notre route.

Nous passons devant l’école dans laquelle nous ne pénétrons pas. De nombreux enfants y sont présents, nous ne voulons pas les perturber.

Derrière l’école se trouve un des nombreux jardins du village, «le jardin des irlandais ». Nous apprenons qu’en 1835 l’Irlande est frappée par une grande catastrophe. Des champs entiers de pommes de terre sont décimés par le mildiou. Fuyant la famine, de nombreux irlandais partiront pour le Canada.

Un petit coucou aux bovins et aux ânes que nous trouvons dans leurs enclos et nous arrivons au moulin à scie qui fonctionne à l’énergie hydraulique. Le moulin à scie est le lieu où les troncs d’arbre arrivant par la rivière à côté, sont débités en planches. Elles sont mises à sécher durant un an à l’étage du moulin, où elles sont tournées d’un quart de tour chaque jour.

Il est temps pour nous d’embarquée dans une carriole tirée par deux percherons et de nous rendre à la ferme d’antan. Plus d’animaux à la ferme, ceux-ci ont été répartis dans l’ensemble du village. A défaut d’animaux, on contemple les vieux matériels dont un four à bois, une batteuse de vieux tracteurs etc .

Sur le chemin de la ferme, nous nous arrêtons devant la maison du colon. Très rudimentaire, faite de rondins de bois, elle se compose de deux pièces une servant de cuisine et de salle à manger, la seconde, une chambre avec pour tout mobilier, un lit, une armoire.

Au retour, une agréable odeur nous oriente vers la beignerie où nous décidons de nous offrir une gâterie.

En sortant, nous sommes abordés par la commère du village qui tient à nous faire entendre une de ces histoires. Nous pénétrons donc dans sa maison et nous installons afin de visionner un petit film racontant une légende d’antan.

Dix ou quinze minutes plus tard, après avoir eu sous le nez les beignes, nous pouvons enfin les mordre à pleine dents. Hum ! Que c’est bon !

En face, une autre odeur nous attire. Nous sommes à la fabrique de chandelles. Nous sommes accueillis par une jeune femme charmante qui nous explique son métier. En passant  alors que nous nous extasions sur les nombreuses lampes exposées dans son magasin,  nous apprenons que la collection est composée de plus de quatre cent modèles différents !

Pas loin de là, nous sommes chez Bell Canada où sont exposés de nombreux modèles de téléphone. A l’heure du téléphone intelligent, difficile d’imaginer l’efficacité de la boîte à cornet et écouteur !

Tout est découverte voire grande découverte pour les plus jeunes, comme le pot de chambre sous le lit, la pompe à eau sur le bord de l’évier, le poêle à bois ou bien encore la lampe à huile.

Nous arrivons à la fin de notre visite, comme des enfants, les yeux éblouis par ce qu’ils ont vus. Tout au long de nos pérégrinations, nous croisons des villageois vaquant à leurs occupations. Des artisans d’une authenticité incroyable, font revivre des métiers aujourd’hui disparus. Chacun nous explique ce métier qu’il exerce….. deux siècles en arrière.

Ce sont plus de 70 bâtiments qui contribuent à recréer cette vie d’autrefois. Nul doute que nous reviendrons au village car en une journée, il est bien difficile de tout voir.

Nous reprenons notre voiture et rentrons sur Montréal fourbus par  une journée de marche, mais oh combien heureux de ce que nous avons vu et appris sur la vie d’icit