Jeudi 16 juin
Debout à 6h30 pour partir vers 8h du matin. Il fait beau, nous partons à Wendake, près de Québec visiter une réserve indienne Huronne-Wendate.
Non, nous n’allons pas rencontrer des indiens coiffés de plumes, armés d’arcs et de flèches. Nous serons néanmoins au sein d’une communauté huronne où a été reconstitué un village indien. Ce site donne l’occasion unique de découvrir l’histoire, la culture et le mode de vie des hurons d’hier et d’aujourd’hui.
Ainsi nous apprendrons, que les hurons ne chassaient pas le bison (il n’y en avait pas au Canada), les hurons ne vivaient pas dans des tipis (utilisés par des populations nomades), mais dans des maisons longues puisque le peuple huron était un peuple sédentaire.
La société huronne était une société matriarcale vivant d’agriculture, de chasse et de pêche et pratiquant la cueillette de baies et de plantes médicinales.
Les hurons se sont battus contre les Iroquois jusqu’à l’arrivée des français où une alliance a été scellée. La population huronne estimée à environ 3000 âmes a été pour beaucoup décimée par les maladies apportées par les européens seuls 300 hurons ont pu survivre.
Comme nous arrivons à midi, nous débutons notre séjour huron par un repas au restaurant. Saucisse de bison pour l’un viande de chevreuil pour l’autre. Le tout accompagné de riz et de graines de tournesol. Très bon, mais trop copieux.
On nous offre un breuvage chaud, du thé au cranberries. Je ne suis pas une fan de thé, par contre j’aime la boisson au cranberries, mais le thé servi ne m’enchante pas du tout. Bon c’est une expérience qui s’ajoute à toutes les autres. On tente une fois et on ne recommence pas…
Notre guide nous attend à 13 heures. Nous ne traînons pas à table de manière à être à l’heure au point de rendez-vous.
Notre guide se présente, elle est d’origine huronne, comme beaucoup des personnes travaillant sur le site.
Nous nous dirigeons tout d’abord par la maison longue. L’habitation traditionnelle des hurons. La maison longue était construite à l’aide de pieux plantés dans le sol. Ces pieux étaient attachés deux par deux dans la partie du haut et recourbés de manière à former le toit. On pouvait utiliser plus de 600 pieux pour la construction d’une maison. D’autres perches installées horizontalement solidifiaient la structure. Le tout était recouvert d’écorces de boulot cousues entre elles.
Il n’y avait pas de fenêtre, juste des ouvertures dans le toit permettant à la fumée des foyers d’être évacuée.
La longueur de ces habitations variait en fonction du nombre de personnes qui y vivaient. On pouvait connaître le nombre de familles par le nombre de foyers figurant à l’intérieur de la maison. En principe, chaque foyer était utilisé par deux familles installées face à face dans la maison. Les lits sont faits avec des branchages et sont superposés.
Sous les banquettes (lits) était entreposé le bois. Au-dessus des lits, on accrochait les vêtements et les objets d’usage quotidien.
En sortant de la maison longue, le fumoir et le séchoir à viande. Notre guide nous donne alors des explications concernant la conservation des aliments.
Notre guide nous explique que la société huronne étant une société matriarcale, ce sont les femmes qui sont chargées de l’entretien du village, de l’éducation des enfants et de la cuisine. Elles doivent également couper le bois pour l’entretien des feux.
La plus âgée des femmes avait également la mission de désigner le Grand Chef sur lequel elle avait du reste autorité.
Les hommes s’occupaient de la chasse, du défrichage des terres en vue de l’installation de leur nouveau village.
Après cet exposé, nous nous rendons vers la hutte de sudation. Ce qui ressemble étrangement à notre sauna. Nous n’avons donc rien inventé. La sudation chez les hurons était pratiquée par les hommes uniquement, pour se laver et se purifier. Les femmes n’avaient pas accès à la hutte de sudation, elles étaient déjà pures.
La hutte de sudation est constituée de bois souple en forme de coupole. Au centre, une fosse destinée à recevoir les pierres chauffées qui recevront l’eau provoquant la vapeur. Après la séance de sudation, les hommes se roulaient dans la neige.
Le rite de la sudation sera réprouvé par l’Eglise…
Nous passons ensuite au tipi géant. Celui-ci fait une dizaine de mètres de hauteur, ce qui n’est pas la hauteur normale d’un tepee, généralement 6 mètres de haut. Le tipi était utilisé, chez les hurons, par le chef du village pour les négociations. C’est dans le tipi qu’était fumé le calumet.
Nous nous installons ensuite dans de grands canots et écoutons avec attention les explications de notre guide sur la construction des embarcations. Les Premières Nations construisaient des canoës faits d’écorces de bouleau. Celles-ci étaient cousues ensemble et attachées à une charpente de bois à l’aide de « watup », racines d’épinettes coupées, et trempées dans l’eau. Les coutures étaient imperméabilisées par un enduit de gomme d’épinette et de graisse. Chaque jour il fallait passer de la graisse sur l’embarcation avant de la remettre à l’eau.
Nous visiterons également la hutte du Chaman. Lieu sacré dans lequel nous ne ferons pas de photo.
Avant de nous guider vers la boutique d’artisanats, notre guide nous donnera quelques explications sur la vie des Hurons Wendats d’aujourd’hui vivant dans la réserve indienne de Wendaké. Ceux-ci sont majoritairement catholiques et francophones. Le chef du village n’est plus nommé par la plus âgée des femmes de la communauté, mais fait l’objet d’une élection. Seuls les hurons peuvent participer à cette élection. Les hurons ne sont pas propriétaires de leur terre, mais de leur habitation. Cependant celle-ci, doit rester propriété des autochtones. Les mariages mixtes sont courants, mais en cas de veuvage ou de divorce, le non autochtone devra quitter la réserve. La réserve dispose d’une école où l’enseignement de la langue wendat est pratiqué depuis quelques temps.
La vie actuelle des descendants d’autochtones hurons est plutôt bonne. On ne peut pas en dire autant des populations se trouvant dans des régions éloignées des grandes villes. Beaucoup de problèmes de drogue et d’alcoolisme liés évidemment à un taux de chômage important.
Pour terminer notre visite, nous nous sommes rendus à l’église Notre Dame de Lorette qui fut construite vers 1730 sous la direction du père Pierre-Daniel Richer, missionnaire jésuite. En 1862 cette église fut victime d’un incendie qui détruisit une partie du toit et le clocher. Elle fut rénover quelques années plus tard pour être classée monument historique en 1957.
L’église renferme un sanctuaire dédié à Sainte Kateri Tekakwitha, amérindienne convertie au catholicisme et baptisée en avril 1676 par un prêtre jésuite qui lui donne le nom de Kateri en l’honneur de Sainte Catherine de Sienne. Elle sera sanctifiée en 2012 par le pape Benoît XVI .
En face de l’église, les chutes Kabir-Kouba.
Magnifique site naturel. Hauteur de la chute 28 mètres au creux de falaises de plus de 40 mètres de hauteur. Des fouilles archéologiques ont mis à jour les vestiges de moulins à farine, à scie et à papier construits au cours des 18ème et 19ème siècles.
Une merveilleuse journée ensoleillée emplie d’histoire. Un lieu certainement moins connu que beaucoup d’autres au Québec mais tout aussi intéressant sinon plus.
Nous rentrons enchantés vers 20 heures…
Derniers commentaires
Juste superbe !
on a vu les images elle sont très belle le Québec est formidable
Nouveau départ, le 3 août 2016..... par une température encore superbe! ce sera demain....un dernier café pris ensemble et voilà! Il faut toujours partir pour mieux revenir, alors à +.
Lundi le 25-07-2016
On pense déjà au retour à Marseilles...... que de beau temps, de rires de belles rencontres! Même la Nature pleure aujourd'hui et pleurera avant ton départ.