16. juil., 2016

Jeudi 14 juillet

Levée de bonne heure, je m’attèle à préparer nos bagages pour un départ vers Roberval.

Une fois mon petit déjeuner pris, je réveille JP et le presse de se préparer, je ne voudrai pas partir trop tard d’autant que je n’ai pas réservé de chambre d’hôtel.

Nous avons un peu plus de 500 kilomètres à effectuer, ce qui devrait nous prendre environ six heures en comptant les arrêts obligatoires…

Il fait beau, mais surtout très chaud et humide. La route est belle, pas trop de circulation. Jusque Québec, tout va bien, mais le temps change vite et nous voyons au loin de vilains nuages. Nous fonçons droit vers eux. Nous terminerons le reste de notre trajet sous la pluie.

Je n’ai pas réservé de chambre car, sur internet, je n’ai pas trouvé d’établissement susceptible d’accepter Kiss. J’ai donc décidé de tenter la chance, advienne que pourra. Au pire, je dormirai dans la voiture avec le chien.

Nous arrivons à Roberval vers 15h30 et nous rendons directement au premier Motel de la ville. Nous le connaissons, nous nous y étions arrêtés il y a quelques années.

Je demande si une chambre serait disponible pour trois jours, précisant que nous avons avec nous un petit chien et que nous sommes prêts à régler un supplément si nécessaire. La réceptionniste semble accepter l’hébergement de notre petit chien, mais doit demander l’autorisation à sa patronne.

Au téléphone, la réponse est formelle : « Pas de chien ! ».

La réceptionniste est désolée, voire contrariée. A ma demande, elle m’indique un établissement qui à sa connaissance accepte les animaux domestiques. Elle compose le numéro de téléphone du Motel  et me  donne le combiné. Effectivement, ce Motel accepte les chiens. Mais problème, nous ne pouvons avoir une chambre pour la nuit à venir, tout est complet…

Nous décidons alors de nous rendre à Saint Félicien, une vingtaine de kilomètres de Roberval. Un premier  refus, puis un second…  à la question, connaissez-vous un établissement acceptant les chiens, l’hôtelier me répond que je ne trouverai dans la région aucun établissement susceptible de nous recevoir. Mais fort aimablement, ce Monsieur me suggère de me renseigner auprès de l’Office du tourisme.

Nous repartons donc en direction de l’Office du tourisme. Sur le chemin, nous apercevons un autre Motel. Nous  décidons de nous y arrêter et de tenter à nouveau notre chance.

A la réception, une femme sympathique qui me fait la même réponse, malheureusement, nous n’acceptons pas les chiens. Sur ce, une autre Dame arrive. C’est la patronne ! Celle-ci me confirme qu’elle ne prend plus les chiens. Puis elle fait le rapprochement avec l’appel téléphonique de son employée quelques minutes auparavant. Elle se dit désolée, comprend la situation, puisqu’elle-même a un chien, mais elle a eu trop de problèmes etc etc. En clair me dit-elle, vous payez pour les maîtres indélicats (que je remercie au passage…) Je lui demande s’il serait possible d’obtenir une chambre si Kiss reste dans la voiture. Au départ très réticente, elle finit par m’accorder cette faveur, mais me demande le versement d’une caution de 100 dollars. L’établissement de Saint Félicien étant plein, elle me renvoie sur celui de Roberval…

Je la remercie chaleureusement, l’assure que tout se passera bien, Kiss est un petit chien bien élevé, il n’y aura pas de souci, nous serons très discrets et le chien ne sera pas vu sur le terrain. Toutes les précautions seront prises pour qu’il passe inaperçu. Nous avons son sac de voyage auquel il est habitué.

Nous repartons en direction de Roberval, Motel  l’Avantage. Lorsque nous arrivons, l’employée qui nous avait gentiment reçus une heure auparavant est là, avec à ses côtés un Monsieur. Je prends notre clé, assure à nouveau que nous serons discrets et remonte en voiture afin de nous rendre à notre chambre si chèrement gagnée.

Nous sortons nos affaires, mais pas le chien que nous avons pris soins de mettre dans son sac, à l’abri des regards indiscrets.

Une fois installés, je regagne la voiture, prends le sac que nous avions laissé et sors de l’établissement le sac sur l’épaule.

Une fois rendue à une distance respectable, je délivre le petit Kiss et nous partons ensemble faire une grande promenade. Après six heures de voiture, il a bien besoin lui aussi de se dégourdir les pattes.

Bien sûr, au retour, je prends bien soin de demander à Kiss de regagner sa « planque » ce qu’il fait, mais je l’avoue, pas de gaité de cœur ! D’autant que je replace le sac dans la voiture….Je vous rassure, nous repartons chez mon Amie Denise, Kiss ne reste donc pas enfermé trop longtemps.

Au moment de partir, le Monsieur qui était à l’accueil lors de notre arrivée, vient me voir et me dit : « je vous ai observée et j’ai vu que vous preniez beaucoup de précautions. Voyant le chien il ajoute, votre pitou à l’air très docile, je vais essayer de négocier quelque chose pour vous avec ma femme ». Nous sommes donc en présence du mari de la Boss… Je le remercie et nous partons chez notre amie qui nous attend pour le diner.

Au menu, et en entrée, papotages… normal, ça fait un an que nous ne nous sommes pas vues. Il faut du temps pour se raconter nos petites histoires, à commencer par celle du jour J

Denise a préparé un repas tout simple mais délicieux. En dessert, une bonne tarte aux bleuets préparés par sa belle fille qui nous avait rejoints ainsi que son fils.

Dans la soirée, Denise et moi partons chercher sa plus jeune fille, ce qui nous permet de continuer nos bavardages.

De retour à la maison, la conversation continue bon train. Nous parlons du retrait de la Grande Bretagne de la CEE, puis du découpage de nos régions, pour finir sur les attentats puisque Julie nous informe qu’un attentat meurtrier vient d’avoir lieu à Nice…

L’heure est venue de nous quitter et de retourner à l’hôtel. Je me prépare à passer la nuit avec Kiss dans la voiture. Pas question que je le laisse seul dans cette galère qu’il n’a pas cherchée !

Au moment où je m’apprête à descendre de la voiture, la patronne est là… Avec un grand sourire elle nous informe que compte tenu du soin que nous apportons à notre discrétion, elle nous autorise à entrer le chien dans la chambre. Bien sûr nous la remercions et l’assurons qu’elle n’aura aucun problème avec nous. D’ailleurs, au moment où j’écris, Kiss est déjà chez Morphée, allongé sur le drap que j’ai apporté spécialement pour lui.

Aurait-il compris que son confort durant les trois nuits à venir dépendait de ses facultés à la discrétion ?